Le mot du père…

« Quel est le grand commandement ? »

Que répondriez-vous ? Qu’est-ce qui compte plus dans le christianisme ? Que diriez-vous à un musulman ou un incroyant ?

Jésus est très clair, très direct, très simple : « Aimer Dieu / Aimer son prochain ». L’un et l’autre, comme les deux branches d’une Croix, nous relient à la dimension verticale de l’existence (Dieu, le Ciel, l’Au-delà, l’Eternel) et la dimension horizontale de l’existence (mon prochain, mon voisin, mon frère, mon ami, mon ennemi – celui que je côtoie).

Qu’est-ce que c’est « aimer  » ?

Le psychanalyste Jacques Lacan répondait : « Aimer, c’est dire à l’autre : Je suis un être incomplet et j’ai besoin de toi. »

Ste Thérèse de Lisieux disait : « Aimer, c’est tout donner et se donner soi-même ».

Pour ma part, je dirai qu’aimer, c’est donner du temps, perdre du temps avec l’autre, échanger avec l’autre, prendre soin de l’autre, lui rendre des services et l’écouter s’il en a besoin. Aimer, c’est aussi dire « je t’aime » à l’autre. On peut le faire avec ses amis, son conjoint, ses parents, enfants, frères et sœurs… on peut le faire avec Dieu ! Lui dire « je t’aime », prendre du temps avec lui (cela s’appelle prier), le servir (faire sa volonté), l’écouter (lire sa Parole), parler de lui en bien (évangéliser)… Je peux aimer Dieu de mille façon, me laisser aimer par Lui pour aimer mon prochain, et même mon ennemi.

« Aimer son ennemi ? » , oui, c’est aussi cela être chrétien : ce n’est pas forcément avoir des sentiments d’amitié pour mon ennemi, mais c’est avoir de la compassion pour lui, prier pour lui, demander à Dieu de le bénir et de le conduire vers la lumière… L’amour n’a pas de limite, ni dans le temps ni dans l’espace. L’encyclique « Tutti Fratelli » nous invite à cela : le principe de la capacité d’aimer selon «une dimension universelle» (83) est repris aussi dans le troisième chapitre, «Penser et gérer un monde ouvert». François nous exhorte à «sortir de nous-mêmes» pour trouver dans les autres «un accroissement d’être» (88), en nous ouvrant au prochain selon le dynamisme de la charité qui nous fait tendre vers la «communion universelle» (95).

Demandons à Dieu l’amour. Toujours l’amour. Toujours plus d’amour. C’est ce qui rend la foi vivante et brûlante.

père Benoît