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Les méditations du père Dominique – A retrouver chaque jour…

Dimanche de Pâques 12 avril 2020

« Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensembles, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas.  Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. » (Jean 20, 1-9)

« C’est désormais vers le Christ Ressuscité que l’Eglise a les yeux fixés » – tels ont été les paroles de Saint Jean-Paul lorsque le monde a passé les portes du 3e millénaire. Nous pouvons aujourd’hui reprendre ces paroles car elles expriment le cœur de notre foi : la Résurrection, événement central de toute l’histoire de l’humanité. Ce que nous fêtons aujourd’hui n’est pas un rappel de ce qui s’est passé il y a 2000 ans, mais bien l’événement le plus incroyable de toute l’histoire de l’humanité. A Pâques, Dieu a transformé l’humanité, il a sauvé le monde du péché et de la mort, il a ouvert les portes de la vie éternelle, et il nous a donné de vivre  de cette vie nouvelle dès maintenant. On pourrait se demander si c’est bien vrai tout cela car on ne voit pas forcément la différence. Mais n’oublions pas que la Résurrection a eu lieu dans le silence et la solitude du tombeau et donc que ce nouveau mode d’existence que Jésus a inauguré ce jour-là ne se fait pas dans le bruit, mais dans le secret des cœurs, dans une disponibilité intérieure. Dieu sollicite notre liberté et Il attend patiemment notre réponse, notre adhésion. Alors si nous nous laissons faire, si nous croyons en la Résurrection, si nous désirons ce renouvellement, le Seigneur agira concrètement en chacun de nous. Je termine en reprenant ces paroles du Pape aux jeunes il y a quelques mois et qui expriment ce que Jésus veut pour chacun de nous à travers sa Résurrection : « Il vit, le Christ, notre espérance et il est la plus belle jeunesse du monde. Tout ce qu’il touche devient jeune, devient nouveau, se remplit de vie. Les premières paroles que je voudrais adresser à chacun des jeunes chrétiens sont donc : Il vit et il te veut vivant. »

Mise en œuvre : soyons dans la joie d’être aimés à ce point, essayons de laisser cette vie nouvelle agir en nous aujourd’hui en répondant aux aspirations de notre cœur, en étant attentifs les uns aux autres, en témoignant de notre foi comme nous le pouvons et en donnant cette espérance à tous ceux qui se découragent. Que le Seigneur vous bénisse tout particulièrement en ce jour. Alléluia !


Samedi Saint 11 avril 2020

« Marie gardait dans son cœur tous ces évènements. » (Luc 2, 51)

« Voici la Servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta Parole. » (Luc 1, 38)

Le Samedi Saint est le jour du grand silence parce que Jésus est au tombeau. Il est ce jour de l’attente de la Résurrection car cet événement invisible à l’œil nu ne peut faire son œuvre en nous que si notre cœur est prêt à le recevoir. Voilà pourquoi ce jour nous est donné. C’est le moment de s’arrêter un peu, de prendre un peu de retrait et de silence pour nous préparer à la grande joie de la rencontre avec notre Sauveur. Le Samedi Saint est traditionnellement le jour dédié à la Vierge Marie car elle porte l’Eglise toute entière. Alors que tous ont fui devant la Passion ou sont découragés, Marie veille parce qu’elle est cette femme de foi, de confiance comme l’expriment ces deux paroles que nous trouvons au début de l’Evangile de Luc. Marie accueille les évènements dans son cœur de Mère. Malgré la terrible souffrance qu’elle a vécue à la mort de son Fils, elle garde en son cœur tout cela, sans révolte, mais le regard fixé sur Dieu, le cœur enraciné en Dieu. Sa foi nous est donnée pour que nous puissions nous y reposer. Avec Marie qui veille sur nous en ces jours, nous pouvons avancer fidèlement avec confiance, nous pouvons croire au-delà des apparences car elle nous montre que le Seigneur est bien là avec nous. Mais que pour le découvrir, c’est à nous de faire le chemin. Marie nous apprend à scruter l’horizon, à garder l’espérance chaque jour de notre vie, elle est la première sur ce chemin et elle marche avec nous.

 

Mise en œuvre : un peu de silence dans cette journée pour prier peut être une bonne chose pour nous préparer à accueillir le Seigneur Ressuscité. Nous pouvons aussi prier le chapelet pour tous ceux qui cherchent une espérance en ces moments douloureux.


Vendredi saint 10 avril 2020

« Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. » Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit. » (Jean 19)

Nous voici entrés dans la Passion du Seigneur. Jésus s’offre pour nous sauver tant son amour est immense pour chacun de nous. Jésus est l’innocent condamné injustement, il ne fuit pas la Passion mais il porte sur lui le péché du monde entier pour nous en délivrer. Lui, Dieu avec nous, accomplit ce qui est inimaginable à l’esprit de l’homme : comment Dieu peut-il accomplir une telle chose ?  Nous aime-t-il à ce point ? Nous connaissons la réponse mais nous sommes invités à la laisser habiter notre cœur, à faire l’expérience de l’amour du Seigneur pour nous. Sur la Croix, Jésus a cette parole : j’ai soif ! Cette soif est la soif de notre amour, il n’attend que notre amitié, il se donne et ne peut le faire si nous ne lui ouvrons pas les portes de notre cœur. Jésus nous confie à sa Mère, celle qui nous accompagne particulièrement en ces temps difficiles. Marie porte l’Eglise quand Jésus est au tombeau, elle est l’étoile de l’espérance et elle nous montre le chemin. Jésus sur la Croix nous dévoile ainsi les secrets du cœur de Dieu. « A partir du cœur ouvert du Crucifié, l’amour de Dieu rejoint chacun de nous. Laissons son regard se poser sur nous. Nous comprendrons que nous ne sommes pas seuls, mais aimés, parce que le Seigneur ne nous abandonne pas et ne nous oublie jamais. » (Tweet du Pape)

Mise en œuvre : vous pouvez participer au chemin de Croix à 15H et à l’Office de la Croix à 20H en direct. Vous pouvez aussi vivre cette journée dans le jeûne et la sobriété en priant particulièrement pour tous ceux qui souffrent, tous ceux qui sont abandonnés.


Jeudi saint 9 avril 2020
« Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? » Jésus lui répondit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. » Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. » Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. » Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs. » Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. » (Jean 13, 1-15)
Le Jeudi Saint est le jour de l’institution de deux sacrements qui sont intimement liés : l’Eucharistie et le Sacerdoce. En effet, c’est au cours du dernier repas avec ses disciples que Jésus va en faire des prêtres afin qu’ils puissent continuer à transmettre cette présence de Dieu tout au long de l’histoire de l’humanité. C’est aussi le don de l’Eucharistie, dans cette 1e messe de l’histoire où Jésus se donne en nourriture pour notre pèlerinage sur cette terre. Il nous donne sa présence concrète et réelle même si elle est invisible. Le paradoxe aujourd’hui, c’est que nous ne pouvons recevoir la communion en ce jour qui lui est consacrée. Souffrance et en même temps, cette attente de Jésus dans l’Eucharistie peut aussi nous aider à prendre conscience de ce que nous recevons à chaque messe. Cette attente et ce désir peuvent comme renouveler notre manière de communier la prochaine fois que nous pourrons recevoir le Seigneur dans l’Eucharistie. J’ai lu l’autre jour cette belle parole : le jour où nous pourrons à nouveau communier, c’est comme si nous refaisions notre première communion. Et si nous nous demandons pourquoi nous lisons cet Evangile du lavement des pieds le Jeudi Saint, c’est pour nous montrer que ce don d’amour que nous recevons de Dieu dans l’Eucharistie, nous sommes nous aussi appelés à le transmettre à nos frères, en les servant humblement. Ce que Jésus a fait pour nous, nous pouvons le faire pour nos frères, et c’est le meilleur témoignage que nous pourrons rendre.
Mise en œuvre : en ce jour de l’institution de l’Eucharistie et du sacerdoce, nous pouvons demander au Seigneur la Grâce de désirer le recevoir spirituellement aujourd’hui. Et nous pouvons prier particulièrement pour les prêtres afin qu’ils soient toujours des serviteurs du Christ dans le monde.

Mercredi 8 avril 2020

« Le Seigneur mon Dieu m’a donné le langage des disciples, pour que je puisse, d’une parole, soutenir celui qui est épuisé. Chaque matin, il éveille, il éveille mon oreille pour qu’en disciple, j’écoute. Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé. J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats. Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu. Il est proche, Celui qui me justifie. Quelqu’un veut-il plaider contre moi ? Comparaissons ensemble ! Quelqu’un veut-il m’attaquer en justice ? Qu’il s’avance vers moi ! Voilà le Seigneur mon Dieu, il prend ma défense ; qui donc me condamnera ? » (Isaïe 50)

La 1e lecture de la messe du Mercredi Saint nous fait entendre un passage tiré du livre du Prophète Isaïe. Dans ce livre, il est question d’un mystérieux serviteur souffrant. Voici que la Passion de Jésus nous ouvre les yeux : il s’agit du Christ Jésus lui-même. Cela nous apprend tout d’abord à comprendre la pédagogie de Dieu qui annonce à travers l’histoire d’un peuple ce qui va se réaliser. Nous pouvons donc relire ce passage à la lumière de la Semaine Sainte. Il est beau de voir que Jésus est venu soutenir l’homme épuisé, magnifique parole en ces temps difficiles pour beaucoup. Jésus est aussi celui qui va jusqu’au bout de sa mission malgré les insultes, les coups, les outrages. Il ne se révolte pas parce qu’il nous aime trop et qu’il ne veut que nous pardonner. Et nous qui avançons pas à pas dans cette Semaine, nous pouvons nous aussi être comme Jésus et soutenir ceux qui sont épuisés. Nous pouvons accepter d’entrer dans la Passion en vivant ce que nous avons à vivre avec le Seigneur et en lui faisant confiance. La fin de ce passage nous parle d’une intervention de Dieu. Cela ne peut que renforcer notre foi dans cette certitude que le Seigneur est avec nous aujourd’hui.

Mise en œuvre : nous pouvons prendre le temps de relire ce passage en pensant à ce que Jésus a fait pour nous et à ce qu’il nous inspire de faire pour les autres aujourd’hui.


Mardi 7 avril 2020
« En ce temps-là, au cours du repas que Jésus prenait avec ses disciples, il fut bouleversé en son esprit, et il rendit ce témoignage : « Amen, amen, je vous le dis : l’un de vous me livrera. » Les disciples se regardaient les uns les autres avec embarras, ne sachant pas de qui Jésus parlait. Il y avait à table, appuyé contre Jésus, l’un de ses disciples, celui que Jésus aimait. Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus de qui il veut parler. Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus et lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? » Jésus lui répond : « C’est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper dans le plat. » Il trempe la bouchée, et la donne à Judas, fils de Simon l’Iscariote. Et, quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui. Jésus lui dit alors : « Ce que tu fais, fais-le vite. » Mais aucun des convives ne comprit pourquoi il lui avait dit cela. Comme Judas tenait la bourse commune, certains pensèrent que Jésus voulait lui dire d’acheter ce qu’il fallait pour la fête, ou de donner quelque chose aux pauvres. Judas prit donc la bouchée, et sortit aussitôt. Or il faisait nuit. Quand il fut sorti, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientôt. Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Vous me chercherez, et, comme je l’ai dit aux Juifs : “Là où je vais, vous ne pouvez pas aller”, je vous le dis maintenant à vous aussi. » Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, où vas-tu ? » Jésus lui répondit : « Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant ; tu me suivras plus tard. » Pierre lui dit : « Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre à présent ? Je donnerai ma vie pour toi ! » Jésus réplique : « Tu donneras ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois. » (Jean 13)
En ce mardi Saint, l’Evangile nous fait plonger dans le drame qui se joue face à Jésus : la trahison de Judas et le reniement de Pierre. Jésus est seul face à sa Passion mais il n’abandonne pas l’humanité malgré le péché, malgré la fuite de ses disciples. La question qui est posée ici est : est-ce que nous voulons aller jusqu’au bout dans la suite du Christ ? Jésus nous invite à ne pas avoir peur de prendre le risque de le suivre avec ce que nous sommes et ce que nous pouvons faire, même si notre capacité d’agir est limitée. Nous pouvons méditer cette parole que le Pape a adressée aux jeunes dimanche : « Chers jeunes, sentez-vous appelés à mettre en jeu votre vie. N’ayez pas peur de la dépenser pour Dieu et pour les autres, vous y gagnerez ! Parce que la vie est un don qui se reçoit en se donnant. » Donner sa vie ne signifie pas prendre des risques inconsidérés mais ne pas hésiter à s’engager par des initiatives, se mettre au service les uns des autres, à prendre du temps pour Dieu dans nos journées. Et il y a tant à découvrir et à donner. Seul le don de nous-même est en mesure de nous transformer car nous sommes faits pour cela : le don rend heureux même s’il nous demande un véritable effort sur nous-mêmes. Cela implique le fait de laisser de côté notre ego et notre petit monde parfois un peu fermé. Jésus veut nous faire entrer dans un monde plus vaste, il veut ouvrir notre cœur à ses dimensions.
Mise en œuvre : quelle initiative dans le bien m’est inspirée par Dieu aujourd’hui ? Cela peut être de prendre le temps en famille, d’appeler quelqu’un, de prier.

Lundi 6 avril 2020

« Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, qu’il avait réveillé d’entre les morts. On donna un repas en l’honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était parmi les convives avec Jésus. Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle répandit le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie de l’odeur du parfum. Judas Iscariote, l’un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit alors : « Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données à des pauvres ? » Il parla ainsi, non par souci des pauvres, mais parce que c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait. Jésus lui dit : « Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement ! Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. » Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu’il avait réveillé d’entre les morts. Les grands prêtres décidèrent alors de tuer aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s’en allaient, et croyaient en Jésus. » (Jean 12, 1-11)

Nous sommes entrés dans la Semaine Sainte et nous allons suivre Jésus dans le chemin de sa Passion en méditant les évangiles qui nous sont donnés cette semaine. Aujourd’hui, l’Evangile met en relief deux personnes proches de Jésus : Marie-Madeleine et Judas. Saint Jean montre ainsi ce qui peut se jouer dans le cœur de ceux qui le suivent : l’acceptation ou le refus, la conversion ou l’orgueil. Judas est cette figure de celui qui trahit et qui se laisse entraîner par le mal alors que la porte de la lumière lui est ouverte. Il donne un argument à Jésus soi-disant pour aider mais en réalité, son cœur est sec et renfermé sur lui-même. Mais, nous avons à l’opposé cette très belle figure de Marie-Madeleine, la pécheresse pardonnée, celle qui a fait cette expérience bouleversante de la miséricorde du Seigneur. Si sa vie antérieure était délabrée, après avoir été pardonnée par Jésus, elle va puiser sans cesse dans la miséricorde de Dieu. Elle ne s’arrête pas sur son péché mais bien sur l’amour de Dieu qui relève, qui transforme, qui donne à la vie une nouvelle orientation. Le geste qu’elle pose est un geste magnifique. Le parfum et les cheveux sont les signes de son identité féminine. Ce geste exprime son désir d’être totalement transformée par le Christ. Elle ne donne pas une partie de ce qui fait sa vie mais elle a saisi que Dieu ne peut se donner qu’à celui qui se laisse aimer totalement par Lui.

Mise en œuvre : cette semaine nous est donnée pour faire un point sur notre vie. Quels sont les lieux qui ne sont pas encore dans la lumière du Seigneur ? Qu’est-ce que je veux offrir au Seigneur pendant cette Semaine ?


Dimanche 5 avril 2020

« Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent en vue de Bethphagé, sur les pentes du mont des Oliviers. Alors Jésus envoya deux disciples en leur disant : « Allez au village qui est en face de vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et son petit avec elle. Détachez-les et amenez-les-moi. Et si l’on vous dit quelque chose, vous répondrez : ‘Le Seigneur en a besoin’. Et aussitôt on les laissera partir. » Cela est arrivé pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète : Dites à la fille de Sion : Voici ton roi qui vient vers toi, plein de douceur, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d’une bête de somme. Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l’ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus. Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! » Comme Jésus entrait à Jérusalem, toute la ville fut en proie à l’agitation, et disait : « Qui est cet homme ? » Et les foules répondaient : « C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée. » (Matthieu 21, 1-11

A la messe des Rameaux, deux évangiles sont proclamés : celui de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem et celui de la Passion. Contraste saisissant entre l’acclamation triomphale d’une foule et la condamnation de celui qui était attendu comme le Sauveur. Que s’est-il passé entre ces deux évènements ? Cette parole de Jésus peut nous éclairer : « Mon Royaume n’est pas de ce monde » En réalité, alors que le peuple attend un Messie qui donnerait la libération d’Israël de l’occupation romaine, Jésus vient inaugurer un autre Royaume qui n’est pas un royaume selon les critères attendus, et c’est cela qui a conduit à sa condamnation. Dieu n’a pas répondu à ce que les hommes avaient prévu qu’il fasse. Dans son livre sur Jésus de Nazareth, Benoit XVI écrivait : « Qu’est-ce que Jésus a vraiment apporté, s’il n’a pas apporté la paix dans le monde, le bien-être pour tous, un monde meilleur ? Qu’a-t-il apporté ? La réponse est simple : Dieu. Il a apporté Dieu… Jésus a apporté Dieu et avec lui la vérité sur notre origine et notre destinée : la foi, l’espérance et l’amour. » Voilà le Royaume nouveau que nous allons redécouvrir au cours de cette semaine : la présence de Dieu au cœur même de notre humanité. Cette présence ne se manifeste pas par la puissance mais bien par l’humilité de Jésus qui prend sur lui notre humanité, qui ne force pas notre liberté. Un Dieu qui vient à nous pauvrement et qui nous invite simplement à le suivre.

Mise en œuvre : vous pouvez relire le récit de la Passion chez Saint Matthieu – https://www.aelf.org/2020-04-05/romain/messe


Samedi 4 avril 2020

« Pour vous qui suis-je ?

« Chemin faisant, Jésus interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? » Ils lui répondirent : « Jean le Baptiste ; pour d’autres, Elie ; pour d’autres, un des prophètes. » Et il les interrogeait : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre, prenant la parole, lui dit : « Tu es le Christ. » (Marc 8, 27-29)

Tout le chemin du carême que nous venons de faire nous a permis de nous mettre à la suite du Christ, de faire l’expérience de sa présence au cœur même de ce que nous vivons. C’est en le suivant jour après jour que nous pouvons découvrir la pédagogie de Dieu qui entre dans l’histoire de l’humanité, et qui nous révèle aussi ce que nous sommes pour Dieu. Tel est le but du carême : retrouver le chemin de Dieu et celui de notre cœur. Dimanche, nous allons entrer dans la Semaine Sainte, cette semaine qui nous fait plonger dans les secrets du Cœur de Dieu, dans son Amour infini pour chacun de nous. Mais, afin d’y entrer pleinement, il me paraît nécessaire de faire la même démarche que les Apôtres dans cet Évangile. Après avoir suivi Jésus, voici qu’il leur faut à présent se prononcer personnellement. C’est à dire, réentendre cette question posée à Pierre : Pour vous qui suis-je ? Non pas, ce que pense l’opinion courante, mais pour toi, qui suis-je ? Me poser cette question, accepter d’y répondre humblement et simplement me permettra de continuer ce chemin qui s’ouvre avec la Semaine Sainte. Car, comme Jésus se donne totalement, alors pour le suivre dans la Passion, on ne peut être spectateur mais disciple, c’est à dire celui qui accepte de mettre ses pas dans les pas du Christ. C’est vivre avec Lui cette Semaine qui nous est donnée.

Mise en œuvre : prenons le temps dans la journée de réentendre la parole du Christ qui nous parle « Pour toi, qui suis-je ? » C’est à dire, après ces 5 semaines qui viennent de s’écouler, quelle est la place que je donne au Christ dans ma vie, dans mon cœur.


Vendredi 3 avril 2020

« Quand nous nous arrêtons devant Jésus crucifié, nous reconnaissons tout l’amour qui nous restitue la dignité et nous soutient. » (Tweet du Pape)

« Jésus disait à tous : Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera. Quel avantage un homme aura-t-il à gagner le monde entier s’il se perd ou se ruine lui-même. » (Luc 9,22-25)

C’est une parole qui est dure à entendre et pourtant, elle est une Parole de Jésus pour nous. Il est évident que ce n’est pas le chemin le plus simple et que nous avons du mal à suivre ce chemin. Pourtant, c’est bien celui-là qui nous est donné en ce jour. En réalité, Jésus nous invite à choisir entre ce qui passe et ce qui ne passe pas, entre ce qu’il veut nous donner et les fausses sécurités de notre vie. Et ce chemin de vie passe par un tri dans notre vie, par des choix courageux, par une conversion de notre cœur. Quand Jésus a appelé ses disciples, il leur a montré ce chemin de la vie éternelle : la Résurrection. Mais, sur ce chemin la Croix est présente. La réaction des Apôtres a été la même que celle que nous pouvons avoir : la joie oui, la croix pas trop ! Et c’est normal comme réaction. Pourtant, si nous voulons vraiment suivre Jésus, le laisser nous transformer alors nous sommes appelés nous aussi à participer avec Lui à sa Croix. Cette Croix qui est le signe extraordinaire de l’amour de Dieu pour chacun de nous, cette Croix qui sauve le monde parce qu’elle manifeste le don total de la vie de Dieu pour nous. Accepter de porter les petites croix avec Jésus chaque jour, c’est accepter de le suivre sur ce chemin de l’amour. Il ne s’agit pas de chercher la croix ; en fait, elle arrive déjà sans que nous la cherchions, et particulièrement en cette période. Alors comment allons-nous la vivre ? C’est la question qui nous est posée aujourd’hui. Accepter courageusement les petites croix de chaque jour peut renforcer notre foi, nous ramener à ce qui est vraiment important et ouvrir notre cœur à la souffrance de ceux qui portent des croix bien trop lourdes et qui ont besoin de notre prière fraternelle.

Mise en œuvre : offrir les moments difficiles au Seigneur sans nous plaindre et le faire en pensant particulièrement à ceux qui portent des croix bien trop lourdes et qui ont besoin du secours du Seigneur.


Jeudi 2 avril 2020

« En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : Père, Seigneur du Ciel et de la Terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. » (Matthieu 11,25-27)

 Tant de personnes se posent la question de l’existence de Dieu parce qu’ils aimeraient une action visible de sa part. « Puisqu’il est tout-puissant, pourquoi n’agit-il pas aujourd’hui ? » C’est une question légitime car nous avons tous besoin de réponses et de repères en cette vie. Or, nous ne voyons pas une réponse directe et visible à tous de la part du Seigneur. Mais, peut-être est-ce l’occasion de redécouvrir la pédagogie de Dieu telle que nous la retrouvons dans la Parole de Dieu ? En effet, nous allons entrer dans la Semaine Sainte qui va nous amener à contempler un autre visage de Dieu : le visage souffrant de Celui qui a pris notre humanité, le visage de Celui qui a accepté d’être rejeté de tous ; le visage de Celui qui désire pardonner sans cesse. Voilà l’enjeu pour nous aujourd’hui : plonger dans le Mystère du Christ, le redécouvrir dans notre vie la plus simple et répétitive, nous laisser rejoindre par son amour dans ce que nous avons à vivre aujourd’hui. Une seule attitude pour cela : être des tout-petits. Cela veut dire : vivre dans la confiance en Dieu, dans l’émerveillement devant ce qui est beau, accepter que Dieu se révèle à nous progressivement. « Dieu prend le temps avec nous, Il a du temps pour nous. » (Benoit XVI)

Mise en œuvre : dans tous les moments difficiles de la journée, dire simplement « Jésus, j’ai confiance en toi. »


Mercredi 1 avril 2020

« Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » (Matthieu 9,36-38)

En cette période de confinement, tant de personnes sont à la recherche d’une espérance. Tant de commentaires médiatiques ou par les réseaux propagent des nouvelles et fausses nouvelles. Qui croire ? Que croire ? Nous pouvons rapidement être perdus par ce flot ininterrompu d’informations et finir par perdre notre propre espérance. L’Evangile nous invite à contempler aujourd’hui la compassion de Jésus pour tous ceux qui vivent ce désarroi, cette souffrance, ce sentiment que tout va mal. Jésus est non seulement proche de chacun de nous mais il nous invite aussi à redoubler d’attention dans la prière afin de susciter des témoins courageux de la présence du Christ au cœur même de ce que nous vivons. Les ouvriers de la moisson dont il parle ici, c’est nous ! Jésus nous invite aujourd’hui à témoigner de notre foi, d’abord en la vivant chaque jour dans une confiance en Dieu qui ne nous abandonne pas. Mais aussi, en la transmettant à ce que nous rencontrerons, que nous appellerons, pour qui nous prierons. L’Evangile nous appelle à être des témoins de l’amour de Dieu aujourd’hui, là où nous sommes, tels que nous sommes.

Mise en œuvre : appeler une personne seule aujourd’hui ou quelqu’un qui a besoin de soutien.


Mardi 31 mars 2020

Aimer Dieu pour aimer mieux !

« Chemin faisant, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut. Elle avait une sœur Marie qui s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa Parole. Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. » Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. » (Luc 10,38-42)

Aujourd’hui, nous pouvons méditer cet évangile qui nous invite à mettre un peu d’ordre dans notre vie. Sans chercher à opposer Marthe et Marie, cette parole de Dieu nous invite à retrouver le sens de ce que nous faisons. Marthe est celle qui veut faire au maximum pour accueillir Jésus et elle le fait de tout son cœur. Mais, elle est tellement préoccupée par ce qu’il y a à faire, qu’elle en oublie celui qu’elle reçoit. Toute activité est nécessaire mais à condition d’en saisir le sens, de ne pas perdre de vue pour qui et pourquoi nous le faisons. Jésus n’attend pas un accueil parfait mais simplement une écoute du cœur. Marie est celle qui a un cœur qui écoute, elle a compris que toute activité ne trouve de sens que si elle est remplie de la présence de Dieu. Voilà un défi pour nous : retrouver sans cesse le chemin de la prière. Que nous ayons beaucoup de choses à faire aujourd’hui ou peu, nous savons que la prière est toujours un choix à faire car elle nous oblige à nous poser et à accepter de perdre du temps avec le Seigneur. Mais est-ce que ce temps passé est-il véritablement perdu ? Peut-être pour une logique de l’efficacité, mais pas pour Dieu ! Car si nous prenons ce temps de la prière quotidienne alors nos activités, nos rencontres, nos journées prendront une autre dimension, et nous les vivrons différemment.

Mise en œuvre : prendre quelques minutes de prière silencieuse dans la journée. Prier avant de commencer une activité ou son travail.


Lundi 30 mars 2020

« Je souhaite que vous appreniez tous à regarder la vie d’en haut, dans la perspective du ciel, à voir les choses avec les yeux de Dieu, à travers le prisme de l’Evangile. » (Tweet du Pape)

« Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu, il le créa, il les créa homme et femme… Le septième jour, Dieu avait achevé l’œuvre qu’il avait faite. Il se reposa le septième jour, de toute l’œuvre qu’il avait faite. Et Dieu bénit le septième jour : il le sanctifia puisque, ce jour-là, il se reposa de toute l’œuvre qu’il avait faite. » (Genèse 1,27 et 2,2-3)

L’information actuelle a tendance à ne voir que ce qui ne va pas. Sans minimiser les drames actuels, ni les souffrances, ni les difficultés rencontrées, il me semble nécessaire de regarder plus loin afin de redécouvrir les traces d’un Dieu qui ne nous abandonne pas. C’est cette expérience que le peuple d’Israël va faire au cours de l’Exil à Babylone quelques siècles avant la venue de Jésus. L’auteur inspiré du1er récit de la création va donc chercher à retrouver le projet de Dieu. Pourquoi l’humanité ? Quelle est sa mission ? Quelle est sa place ? Ce récit, bien que symbolique va redonner au peuple une espérance : Dieu a voulu cette création et celle-ci est bonne. Ce récit nous invitedonc à poser un autre regard sur le monde dans lequel nous vivons et sur les personnes que nous rencontrons. Même si tout n’est pas parfait, notre regard peut se poser sur ce qui est beau en ce monde, sur ce qui va bien, sur ce qui élève notre âme. Tout cela montre que Dieu soutient l’univers, qu’il est à l’origine de toute chose, qu’il se rend présent dans sa création et qu’il nous invite à la recevoir comme un don et à prendre le temps de la contemplation. C’est un regard de contemplation que nous sommes invités à voir en ce jour comme la Bible le dit si bien : « Dieu vit ce qu’il avait fait, et cela était bon. »

Mise en œuvre : je vous invite à contempler un paysage ou une œuvre ou pour la vie ou pour les belles initiatives qui sont vécues en cette période de confinement. Puis à rendre grâce au Seigneur pour cela, car l’action de grâce nous fait sortir de nous-même pour voir avec les yeux mêmes de Dieu.


Dimanche 29 mars 2020

« Jésus dit à Marthe : Moi, je suis la Résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? Elle répondit : Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. » (Jean 11, 1-45)

Le 5e dimanche du Carême nous fait entendre le récit de la résurrection de Lazare, le frère de Marthe et Marie, et ami de Jésus. Je vous invite à lire cet évangile en entier car il nous montre tout le cheminement de foi qui est fait par ceux qui suivent Jésus. Cet évangile est d’une actualité étonnante car il est question de la mort d’un frère et d’un ami. Là où tout semble perdu et que beaucoup sont tombés dans le fatalisme, voici que Jésus va venir pour montrer un autre chemin. 3 étapes marquent ce cheminement. Il y a d’abord l’attente où Dieu semble absent mais en réalité, ce temps d’attente va permettre de préparer les cœurs à la venue du Seigneur. Car l’attente purifie, elle nous ramène à l’essentiel, à ce qui est vraiment important et nous en faisons l’expérience en ces jours. Il y a ensuite l’arrivée de Jésus qui vient rejoindre ses amis dans leur détresse. Jésus pleure et il nous montre un Dieu qui n’est pas insensible à ce que nous vivons, qui nous rejoint là où nous nous en sommes, Dieu prend soin de nous. Mais pour le découvrir, il est nécessaire d’adopter l’attitude de Marie, celle qui attend et prend le temps de donner de la place à Dieu dans sa journée. Elle le reconnaît parce que son cœur est en attente, elle peut lui confier ce qu’elle vit et Jésus écoute sa prière. Il y a enfin la résurrection de Lazare, et Jésus l’invite à sortir de son tombeau ; c’est à dire, à laisser dans ce lieu de mort ce qui n’est pas dans la lumière, ce qui ne va pas, ce qui l’empêche d’être dans la lumière. Cela signifie commencer par voir ce qui est grand, vrai et beau dans notre vie et dans le cœur de nos frères. Voir dans ce qui se passe toutes ces belles initiatives qui jaillissent un peu partout et qui nous donnent une espérance. C’est ce chemin de vie que le Seigneur nous invite à vivre aujourd’hui.

Mise en œuvre : prenez le temps de relire cet évangile en suivant Jésus et en le laissant vous parler et vous rejoindre dans ce que vous vivez.


Samedi 28 mars 2020

« Ne crains pas, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi. Quand tu traverseras les eaux, je serai avec toi, les fleuves ne te submergeront pas. Quand tu marcheras au milieu du feu, tu ne te brûleras pas, la flamme ne te consumera pas, car je suis le Seigneur ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Sauveur… Parce que tu as du prix à mes yeux, que tu as de la valeur, et que je t’aime… Ne crains pas, car je suis avec toi. » (Isaïe 43,1-5)

Alors que le peuple d’Israël est en Exil quelques siècles avant notre ère, et que les questions de son identité, de son alliance avec Dieu sont mises à mal : Dieu nous aurait-il abandonnés ? Voici que résonnent ces paroles du Prophète Isaïe : Je suis avec toi. Tout ce passage nous ramène au projet de Dieu qui veut nous sauver, qui veut nous porter, qui veut nous conduire à la vie véritable car nous sommes uniques et aimés par Lui. Parole d’espérance en ce temps de confinement où nous pouvons faire l’expérience de l’abandon de Dieu ou en tout cas d’une absence de réponse. Isaïe nous invite à poser un autre regard, regard de confiance, regard de foi, regard d’espérance car Dieu continue d’être présent à nos côtés. C’est aussi un appel à voir notre vie d’une autre manière : « tu as du prix à mes yeux et je t’aime » – C’est à dire à comprendre que toute personne en ce monde est unique aux yeux de Dieu et infiniment aimée. Cela veut dire que nous pouvons faire cette expérience personnelle de l’amour de Dieu mais aussi de lui demander d’avoir ce cœur plein d’amour pour toute personne en ce monde. Si nos actions sont limitées, nous pouvons prier les uns pour les autres. Dieu écoute l’humble prière de celui qui se tourne vers Lui.

Mise en œuvre : prier pour une personne en particulier


Vendredi 27 mars 2020

« Notre regard ne s’attache pas à ce qui se voit, mais à qui ne se voit pas ; ce qui se voit est provisoire, mais ce qui ne se voit pas est éternel… En effet, nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision. » (2e lettre aux Corinthiens 4,18 et 5,7)

Cette lettre de Saint Paul à la communauté chrétienne de Corinthe est un appel à poser un autre regard sur ce que nous vivons. Nous le savons, nous sommes souvent absorbés par ce qu’il y a à faire, ou ce qui se passe autour de nous, nous laissant dans ce tournis impressionnant de l’information continue. Cela risque de nous faire perdre de vue que Dieu est présent au cœur même de ce que nous vivons. A Saint Thomas qui demandait à voir pour croire en la Résurrection, Jésus a répondu : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » C’est cela la foi ! Quand on parle de la foi, on pense d’abord au fait de croire, mais c’est bien plus que cela. La foi est comme le matériel divin qui nous donne de percevoir la présence de Dieu dans ce qui est invisible à l’œil. C’est parce que Dieu me donne la foi que je peux affirmer avec certitude que Jésus est vraiment présent à chaque messe dans l’Eucharistie. La foi nous donne de voir ce qui est éternel, d’en avoir cette certitude, et cela bien au-delà de tout sentiment. La foi n’est pas un sentiment mais elle nous donne de percevoir Dieu, de pouvoir entrer en communion avec lui, de lui parler comme on parle à un ami. Pendant le carême, nous sommes donc appelés à fortifier notre foi et nous découvrirons ce qui ne passe pas au milieu de toute l’agitation de ce monde. La foi nous donne de désirer ce qui est vraiment essentiel, ce qui ne passe pas, ce qui vient de Dieu. La foi grandit par les sacrements, la prière, la Parole de Dieu, le service de nos frères.

Mise en œuvre : je vous invite à faire cette prière plusieurs fois dans la journée avec votre cœur « Seigneur, augmente en moi la foi afin que je puisse découvrir ta présence ; fortifie ma foi afin que je ne perde pas courage mais persévère dans le chemin que tu veux pour moi ; ouvre les yeux de mon cœur afin que je puisse voir en chacun de ceux que je vais rencontrer aujourd’hui le visage de Jésus. »


Jeudi 26 mars 2020

« Vous, frères, vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour votre égoïsme ; au contraire, mettez-vous, par amour, au service le uns des autres… Je vous le dis : marchez sous la conduite de l’Esprit-Saint… » (Lettre aux Galates 5,13.16)

Alors que la liberté de se déplacer, de rencontrer d’autres personnes, et tant d’autres domaines qui font partie de notre vie, est proscrite ou fortement limitée. Nous pouvons prendre le temps aujourd’hui de redécouvrir le sens de la liberté sous le regard de Dieu. On parle souvent de la liberté comme le fait de faire ce que l’on veut à condition de ne pas déranger les autres. Mais ce n’est pas cela la liberté chrétienne. La liberté pour un chrétien, c’est de choisir le Bien, faire ce qui est le meilleur pour nous et pour les autres, ce qui correspond aux aspirations les plus profondes de notre cœur. C’est donc tenir compte de la liberté de ceux qui nous entourent, de comprendre que nous sommes frères et sœurs. La liberté dont parle Saint Paul ici est une liberté dans le choix du bien à faire, dans ce que l’Esprit-Saint nous inspire, et nous croyons que si nous écoutons vraiment les aspirations de notre cœur, Dieu parle par son Esprit-Saint, Il suscite en nous une audace à agir pour le bien, pour aimer. C’est une liberté qui va à l’encontre de la liberté égocentrique car elle nous tourne vers Dieu et les autres, mais elle est exigeante. Mais c’est l’exigence qui fait que notre vie va être belle et grande.

Mise en œuvre : soyons attentif à écouter les aspirations profondes de notre cœur, pas notre ressenti mais bien plus profond que cela. On peut faire la prière à l’Esprit-Saint : « Esprit-Saint, inspire-moi, guide-moi tout au long de ce jour ; apprends-moi à être disponible à l’appel de Dieu et à celui de ceux que je vais rencontrer aujourd’hui. »

 


Mercredi 25 mars 2020

« En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d’homme ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta. » (Luc 1,26-38)

 

C’est l’Annonciation : ce moment magnifique où l’Ange Gabriel est apparu à la Vierge Marie pour lui annoncer que Dieu l’avait choisie pour être la Mère du Sauveur. Alors que le peuple était en attente d’une intervention de Dieu, voici que Dieu est venu lui-même vers nous. Dieu choisit cette humble jeune fille de Nazareth pour se faire l’un de nous. Dieu choisit le secret du cœur de Marie pour venir à notre rencontre. Dieu ne fait pas de bruit mais sa présence est bien réelle et c’est ce que nous pouvons réapprendre en cette période de confinement. Marie est cette magnifique figure de l’humanité qui vit totalement dans la lumière de Dieu, elle est celle qui choisit librement de répondre. Marie ne sait pas ce qui l’attend tant ce mystère est grand. Mais elle dit oui, elle a une confiance totale en la Parole et la promesse de Dieu. Son cœur est pur et la lumière de Dieu transparait à travers elle. Comme elle, nous pouvons apprendre à accueillir la viede Dieu en nous, à voir notre vie comme un appel à vivre pleinement chaque instant. Comme elle, nous pouvons vivre chaque jour en présence de Dieu : la tête dans le Ciel et les pieds sur terre. Marie nous apprend à dire oui et à nous rendre disponible aux autres. Nous pouvons la prier car elle nous est donnée comme une Mère aimante qui prend soin de chacun de ses enfants et lui confier particulièrement tous ceux qui souffrent en ce moment, tous ceux qui nous ont quittés, tous ceux qui œuvrent au service de tous…

Mise en œuvre : prenez un petit temps de prière avec la Vierge Marie pour lui confier vos intentions de prière. Et pour ceux qui le souhaitent, n’hésitez pas à dire le chapelet ou une dizaine, car c’est vraiment la prière qui nous met en contact avec Marie et qui touche son cœur de Mère.


Mardi 24 mars 2020

« Nous ne croyons pas en un Dieu aérosol dont la présence serait diffuse et finalement nulle part »

« Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence, pour discerner quelle est la volonté de Dieu. » (Lettre aux Romains 12,2)

Dans la lettre qu’il écrit à la communauté de Rome, Saint Paul invite les chrétiens à chercher à connaître Dieu, à le découvrir toujours plus, à comprendre sa pédagogie dans l’histoire et sa volonté. Il est vrai que si on se pose la question : qui est Dieu pour toi ? La réponse peut être parfois surprenante et un peu confuse. De même, si on se demande quelle est sa volonté, nous pouvons être démunis, surtout en ce moment. Pourtant, ces questions ne doivent pas nous arrêter en route mais bien nous encourager à aller plus loin, à peu à peu apprendre à découvrir comment le Seigneur agit vraiment au cœur de ce que nous vivons. C’est pour cela que le Pape a tant insisté sur l’importance d’apprendre à connaître le vrai Dieu tel qu’il se révèle et qu’il a utilisé cette formule (le titre de ce jour). Si Dieu s’est fait homme, c’est précisément pour nous donner d’apprendre à le connaître avec notre cœur mais aussi avec notre intelligence. Connaître Dieu nous donnera aussi de découvrir qui nous sommes car nous sommes à l’image et la ressemblance de Dieu. Combien il est important de connaître notre foi, cette foi que nous professons chaque dimanche dans le « Je crois en Dieu », c’est cette même foi qui est partagée et vécue par les chrétiens du monde entier depuis 2000 ans. Et plus nous l’approfondirons, plus nous grandirons dans l’amitié avec le Christ, plus nous apprendrons à découvrir sa pédagogie avec nous, plus nous trouverons un sens à ce que nous vivons et ce que nous faisons.

Mise en œuvre : je vous conseille de commencer la lecture d’un livre qui approfondit la foi, ou de continuer à lire un évangile, ou d’utiliser internet pour approfondir la foi (de nombreux sites sont intéressants).


Lundi 23 mars 2020

« Car j’avais faim et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! Alors les justes lui répondront : « Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu ? … Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ? Et le roi leur répondra : Amen, je vous le dis : Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont les miens, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Matthieu 25,35-40)

Le temps que nous vivons est un appel particulier à réentendre cette parole de Jésus : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont les miens, c’est à moi que vous l’avez fait. »  Alors nous avons cette possibilité de commencer cette 4e semaine du carême par cet appel à servir les autres, à être attentif car c’est le cœur de notre vocation. « Comme je vous ai aimés, dit Jésus, aimez-vous les uns les autres. » C’est parce que nous sommes aimés de Dieu de manière unique, que nous percevons que cet appel à nous aimer les uns les autres n’est pas une option mais bien le cœur de notre vie. Dieu nous a créés pour vivre de son amour et pour le transmettre, et c’est ce qui donnera du sens à tout ce que nous vivrons et à tout ce que nous pourrons faire, même si les moyens sont limités. Depuis une semaine, nous assistons à un bouleversement de nos vies mais je suis émerveillé de voir combien de gestes de solidarité, d’attention fraternelle, sont en train de naître, comme si le Seigneur était en train de nous rappeler ce pour quoi nous sommes là ! Alors aujourd’hui nous pouvons prendre soin de ceux qui ont tant besoin d’une présence auprès d’eux (téléphone, réseaux…) Je suis convaincu que, si nous prenons le temps de l’écouter dans la prière quotidienne, le Seigneur va nous inspirer ce qu’il convient de faire chaque jour parce qu’il est avec nous pour toujours.

Mise en œuvre : nous pouvons par exemple appeler quelqu’un qui est seul pour prendre des nouvelles et devenir les anges gardiens les uns des autres (nous allons faire une liste de personnes à contacter donc vous pouvez contacter la paroisse pour nous aider si vous le souhaitez).


Dimanche 22 mars 2020

« En passant Jésus vit un aveugle de naissance… Cela dit, Jésus cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : va te laver à la piscine de Siloé… L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait… Jésus apprit que les pharisiens l’avaient jeté dehors. Il le retrouva et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’Homme ? » Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » Jésus lui dit : « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » Il dit : « Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterna devant lui. » (Jean 9,1-41) 

Texte intégral : https://www.aelf.org/#messe1_lecture5

L’Évangile que nous lisons chaque année le 4e dimanche du carême nous fait suivre le chemin parcouru par un homme guéri de l’aveuglement physique mais qui, à travers cette guérison, va vivre une autre guérison : celle de son cœur. Dans cet évangile, nous voyons combien Jésus vient à la rencontre de toute personne, et comment il la rejoint au cœur même de sa souffrance. Ceci, afin de l’amener à aller plus loin et faire cette expérience d’une rencontre personnelle avec le Seigneur. En réalité, si Jésus guérit cet homme, ce n’est pas seulement pour qu’il puisse retrouver une vie normale, mais surtout pour qu’il puisse faire un chemin intérieur de découverte de ce qui est invisible à nos yeux : la présence du Seigneur ne ce monde. Et c’est ce que nous découvrons à la fin de l’Evangile : Cet homme ne voit que l’humanité de Jésus et pourtant, parce qu’il a fait un chemin intérieur à travers des oppositions qu’il va rencontrer, va faire une magnifique profession de foi. « Je te reconnais Seigneur, tu es Dieu en ce monde, tu es venu à la rencontre de l’humanité, tu ne l’as pas abandonnée même quand tout semble aller mal. » Tout cela nous encourage à persévérer dans l’approfondissement de notre foi par une lecture quotidienne de la Parole de Dieu car, si nous ne pouvons nous réunir en ce jour à l’Eglise, nous pouvons approfondir toujours plus notre rencontre avec le Seigneur dans sa Parole. Nous pouvons partager cette foi découverte et vécue avec ceux que nous voyons, et ainsi notre foi grandira. Et nous découvrirons alors que le Seigneur est bien plus proche de nous que tout ce que nous aurions pu imaginer.

Mise en œuvre : je vous invite prendre le temps de lire cet évangile en entier et laisser la Parole de Dieu vous rejoindre aujourd’hui.


Samedi 21 mars 2020

« Ce n’est pas ce que vous faites qui compte, mais la dose d’amour que vous y mettez. » (Mère Teresa)

« Quand j’aurais la foi la plus totale, celle qui transporte les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. » (1e lettre aux Corinthiens 13,2)

Cet extrait de la lettre de Saint Paul aux chrétiens de Corinthe est un appel à nous rappeler ce qui fait la valeur d’une vie : l’amour. Ce qui compte vraiment est de faire les choses avec amour et c’est tout ! Le reste compte peu finalement. Toute la vie tourne autour de l’amour. Ce qui compte vraiment dans notre vie, ce qui porte du fruit, ce ne sont pas nos réussites, nos gloires, nos œuvres humaines, même si elles sont importantes, mais bien la qualité d’amour que nous mettons dans chaque instant qui nous est donné. Vivre de cette manière, c’est répondre à notre vocation profonde : Dieu nous a créés par amour parce que Dieu est Amour comme le dit Saint Jean. Ainsi, vivre de cet amour qui jaillit du cœur de Dieu et qui nous a été donné, est véritablement ce qui donnera du sens à tout ce que nous vivons, à tout ce que nous faisons. Cela nous pousse à nous emparer de chaque instant qui nous est donné, qu’il soit facile ou difficile, en en faisant une occasion d’aimer davantage. La fécondité de notre vie, de nos journées sera à la mesure de la manière dont nous aurons vécu ce que nous aurons à faire. Combien cette période difficile, où nous pouvons nous sentir démunis face à ce qui se passe, est aussi le moment où nous pouvons apprendre à aimer davantage dans les petits gestes de la vie quotidienne, dans les petites attentions que nous pouvons nous porter les uns envers les autres.

Mise en œuvre : nous pouvons vivre cette journée comme une manière de répondre à l’amour du Seigneur pour chacun de nous en choisissant de vivre ce que nous avons à vivre avec cette dose d’amour dont parle si bien Mère Teresa.


Vendredi 20 mars 2020

« Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Matthieu 28,19-20) 

Telles sont les dernières paroles de Jésus à ses Apôtres avant de remonter vers le Ciel le jour de l’Ascension. Ces paroles sont la mission que le Seigneur a confiée à tous les chrétiens : proposer la foi à tous car Jésus veut que chacun en ce monde puisse faire l’expérience de son amour. Il est évident que réentendre ces paroles dans une période où il nous est impossible de sortir peut nous surprendre. Et pourtant, malgré tous les conditionnements qui nous sont imposés, la Parole de Jésus résonne encore à nos oreilles : allez, annoncez cette présence de Dieu ici et maintenant. Je me souviens de ces paroles du Pape qui disait ceci il y a quelques années : « Où nous envoie Jésus ? Il n’y a pas de frontières, il n’y a pas de limites : il nous envoie à tous. L’Évangile est pour tous et non pour quelques-uns. Il n’est pas seulement pour ceux qui semblent plus proches, plus réceptifs, plus accueillants. Il est pour tous. N’ayez pas peur d’aller, et de porter le Christ en tout milieu, jusqu’aux périphéries existentielles, également à celui qui semble plus loin, plus indiffèrent. Le Seigneur est à la recherche de tous, il veut que tous sentent la chaleur de sa miséricorde et de son amour. » C’est le défi qui nous est lancé aujourd’hui : annoncer l’Evangile, l’irruption du Royaume là où nous sommes. Il va certes nous falloir inventer de nouveaux moyens de le dire mais tout est possible : par internet, par le téléphone, par la prière, par la conversation de balcon à balcon, par notre travail… Soyons inventifs !

Mise en œuvre : nous pouvons mettre en commun ce que l’Esprit-Saint nous inspire.


Jeudi 19 mars 2020

« Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ. Or, voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit. » (Matthieu 1,18-25)

C’est dans un contexte particulier que nous allons fêter Saint Joseph aujourd’hui. Mais, peut-être est-ce l’occasion de redécouvrir celui qui nous est donné comme exemple à imiter, et qui fait partie des saints patrons de notre diocèse. Joseph nous est donné comme un modèle car sa vie et son exemple sont en mesure de nous encourager dans notrechemin vers Dieu dès maintenant. Je vous propose de méditer 3 grandes qualités de Joseph. Il est d’abord l’humble travailleur de Nazareth qui nous apprend à faire simplement et humblement ce que nous avons à faire et à vivre, en vivant dans la certitude que c’est notre manière de répondre à l’appel du Seigneur. Il est ensuite l’homme du silence et de l’intériorité ; grand défi dans ce monde plutôt bruyant, et pourtant seul chemin qui nous ramène à l’essentiel. Joseph a été silencieux et pourtant 2000 ans plus tard, son exemple nous parle encore, étonnant ! Il est enfin un homme de confiance. Il est celui qui accepte d’abandonner ses projets pour entrer dans le grand projet de Dieu. Homme de foi, il est un homme juste, c’est à dire quelqu’un qui agit selon le cœur de Dieu : il fait ce qu’il a à faire sans se plaindre, il laisse la lumière de Dieu briller à travers lui dans le silence et l’humilité d’une vie toute simple. Il a pris soin de Marie et de l’Enfant-Dieu et il prend soin de nous. Alors, nous pouvons lui confier tous nos soucis et cette nouvelle journée que nous avons à vivre.

Mise en œuvre : je vous invite à relire cet évangile au cours de votre journée et à ne pas hésiter à confier vos soucis à Saint Joseph.


Mercredi 18 mars 2020

« Béni sois Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ : dans sa grande miséricorde, il nous a fait renaître pour une vivante espérance grâce à la Résurrection de Jésus Christ d’entre les morts, pour un héritage qui ne connaîtra ni corruption, ni souillure, ni vieillissement. Cet héritage vous est réservé dans les cieux, à vous que la puissance de Dieu garde par la foi, pour un salut prêt à se révéler dans les derniers temps… C’est pourquoi, après avoir disposé votre intelligence pour le service, restez sobres, mettez toute votre espérance dans la grâce que vous apporte la révélation de Jésus Christ. » (1e lettre de Pierre 1,3-5.13)

Dans le message d’entrée en carême, le Pape François a encouragé les chrétiens à vivre ce carême dans la sobriété et la simplicité. Parole étonnante et tellement actuelle ! C’est aussi cette parole de Dieu de la 1e lettre de Saint Pierre qui peut nous accompagner aujourd’hui. La situation actuelle nous invite précisément à la sobriété et la simplicité. Sobriété car nous devons nous contenter de ce que nous avons et de ce que nous sommes, simplicité dans nos relations en essayant de rester attentifs les uns aux autres à travers les moyens qui nous sont donnés.Quand Saint Pierre invite les chrétiens à la sobriété, c’est parce que cette attitude peut nous permettre de laisser une place au Seigneur dans notre vie, elle ouvre nos yeux aux besoins de ceux qui n’ont rien afin de donner, de partager avec nos frères et sœurs. Dans une société de l’hyperconsommation où tout est accessible tout de suite, et où l’on ne supporte plus la moindre frustration, la sobriété nous réapprend à être vraiment homme, à attendre, à nous contenter du nécessaire, à ouvrir nos cœurs à la souffrance de nos frères. La sobriété, c’est aussi prendre soin de notre maison commune et de tous ceux qui y vivent.Et tout cela nous ramène à la grande espérance : l’héritage de la vie éternelle. Et cela nous invite à redonner une place au Christ aujourd’hui.

 

Mise en œuvre : nous pouvons accueillir ce que nous avons à vivre aujourd’hui dans cette attitude de sobriété et de simplicité comme une manière de répondre à l’appel du Seigneur qui ne cesse de prendre soin de nous.


Mardi 17 mars 2020
« Laissez-vous conduire par l’Esprit »
« L’Esprit-Saint souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va. » (Jean 3,8)
En cette période difficile, la plupart de nous se demande en ce moment ce qu’il faut faire, comment agir, que penser ; un sentiment de désarroi se fait sentir un peu partout et il est légitime ; nous le vivons avec chacun de vous. Cependant, au cœur de cette crise, nous sommes appelés à nous souvenir de cette parole de Jésus : je ne vous laisserai pas orphelin… Je vous enverra l’Esprit-Saint. Oui, parce nous avons reçu l’Esprit-Saint au jour de notre baptême, nous croyons en cette présence effective et transformante de Dieu ici et maintenant. Qui est l’Esprit-Saint ? Il est la 3e personne de la Trinité ; Il est Dieu lui-même qui nous inspire, qui nous pousse à agir, qui nous transforme. Il est cette présence de Dieu en chacun de nous. Et, l’Esprit, si on lui demande, nous inspire de faire le bien avec audace là où nous sommes, même si ce que nous pouvons faire est limité. Je suis convaincu que l’Esprit nous appelle à être inventifs dans l’annonce de son amour pour nous et le service de nos frères aujourd’hui mardi 17 mars. Alors, avec audace, soyons témoins de la présence du Christ là où nous sommes, et nous pouvons déjà le faire par notre simple prière.
Mise en œuvre : prendre quelques minutes pour réfléchir à ces questions
– Qu’est-ce que l’Esprit-Saint m’inspire de vivre aujourd’hui ?
– Quels sont les rêves qui m’habitent et dont je crois être un appel de Dieu aujoud’hui ?

Lundi 16 mars 2020

« Que nulle parole privée de sens ne sorte de ta bouche pour se perdre dans le vide. » (St Ambroise de Milan)

« Toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. » (Matthieu 6,6)

En cette période où beaucoup d’activités sont supprimées et où il nous est demandé de ne pas nous rassembler, nous avons toujours cette possibilité de prier dans le silence comme nous invite l’évangile de Matthieu. Cette période difficile peut être pour nous l’occasion de faire l’expérience du silence comme lieu de la rencontre avec Dieu car Dieu parle dans le silence. Il parle mais pour l’entendre, il nous appartient de trouver les bonnes conditions d’une écoute attentive. Le silence est sans doute le plus grand défi dans ce monde du bruit permanent. Et pourtant il est vital car c’est seulement dans le silence que l’on peut rencontrer le Seigneur et retrouver qui nous sommes. La prière silencieuse est un véritable défi. J’ai retrouvé cette parole de Saint Thomas Moore à propos de l’apprentissage du silence et peut nous aider aujourd’hui : « Pour entendre ce que Dieu nous dit, il faut arrêter complément le bruit mental. Et c’est plus facile qu’on ne croit : tout ce que j’ai à faire, c’est de prendre conscience que me parler intérieurement fait de moi deux personnes, moi et moi-même, et qui ne peut être vrai, et donc je peux laisser ce moi-avec-moi se réduire à moi, tout court, et c’est là que Dieu n’a cessé d’être durant ce temps. Il n’y a pas deux moi distincts : l’amour m’unifie. C’est assez déconcertant au début, mais respirez à fond deux ou trois fois et dites : Bon, je suis là Seigneur. A vous de parler. »

Mise en œuvre : essayer la méthode de Saint Thomas Moore.