Que recommande notre Saint Père à qui vient demander le sacrement de la réconciliation, et aux confesseurs ?
(article du site zenit.org)
Voici dix passages tirés de son livre « conversation » avec le journaliste italien Andrea Lornielli : Le nom de Dieu est Miséricorde (Robert Laffont/Presses de la Renaissance).
1. Je m’entends dire aux confesseurs : Parlez, écoutez patiemment et dites surtout aux personnes que Dieu les aime bien. Et si le confesseur ne peut pas absoudre, qu’il explique pourquoi et qu’il donne quand même sa bénédiction, même si elle n’est pas accompagnée de l’absolution sacramentelle. L’amour de Dieu est aussi là pour celui qui n’est pas en mesure de recevoir le sacrement : cet homme, cette femme, ce jeune, cette jeune fille, aimés de Dieu, cherchés par Dieu, ont besoin d’une bénédiction.
2. Les apôtres et leurs successeurs – les évêques et les prêtres qui sont leurs collabora- teurs – deviennent des instruments de la miséricorde de Dieu. Ils agissent in persona Christi. C’est vraiment très beau.
3. Se confesser à un prêtre c’est une façon de mettre sa vie entre les mains et dans le cœur de quelqu’un d’autre qui agit alors au nom de Jésus et à sa place. C’est une façon d’être concrets et authentiques : de se placer face à la réalité en regardant quelqu’un d’autre et non pas à un autre soi-même, reflété dans un miroir.
4. Je peux, certes, parler avec le Seigneur, lui demander directement pardon, l’implo- rer. Et le Seigneur me pardonne sur-le-champ. Mais il est important que, dans un confessionnal, je me place moi-même devant un prêtre qui représente Jésus, que je m’agenouille face à notre Mère l’Église, appelée à distribuer la miséricorde de Dieu. Il y a une objectivité dans le geste de s’agenouiller devant un prêtre qui, à ce moment- là, devient l’instrument par lequel la grâce me parvient et me guérit.
5. En tant que confesseur, y compris lorsque j’ai trouvé porte close, j’ai toujours cherché une fente, une fissure, pour ouvrir cette porte et arriver à accorder le pardon de la miséri- corde.
6. Il est bon que celui qui se confesse ait honte de son péché : la honte est une grâce qu’il faut demander, un bon élément, positif, qui nous rend humbles.
7. Il y a aussi l’importance du geste. Rien que le fait d’aller vers le confessionnal montre bien qu’il y a un début de repentir, même s’il n’est pas conscient. Sans ce mouvement ini- tial, la personne n’y serait pas allée. Le fait qu’elle s’y trouve peut manifester un désir de changement. Sa parole est importante parce qu’elle explicite son geste. Cela étant, le ges- te en soi reste important.
8. Quels conseils donnerais-je au pénitent pour qu’il fasse une bonne confession? Qu’il ré- fléchisse à la vérité de sa vie face à Dieu, à ce qu’il sent, à ce qu’il pense. Qu’il sache se regarder sincèrement lui-même et son péché. Qu’il se sente pécheur, qu’il se laisse sur- prendre, étonner par Dieu.
9. La miséricorde existe, mais si tu ne veux pas l’accueillir, si tu ne te reconnais pas pé- cheur, ça veut dire que tu ne veux pas en être l’objet, que tu n’en ressens pas le besoin.
10. Il y a beaucoup de personnes humbles qui avouent leurs rechutes. Ce qui est important dans la vie de chaque homme, de chaque femme, ce n’est pas de ne jamais chuter en che- min. Ce qui est important c’est de toujours se relever, de ne pas rester par terre, à se « lécher les blessures » (1). Le Seigneur de la Miséricorde qui me pardonne toujours, m’offre ainsi la possibilité de toujours recommencer.
NOTE (1) Allusion à la parabole du riche et du pauvre Lazare dont les chiens léchaient les plaies (Luc 16, 19–31).