Mot du père – 18 février : Privés de dessert… ou faire l’expérience de la sobriété.

Privés de dessert… Les 40 jours du Carême sont une expérience de sobriété. On se prive de ce qui est superflu : alcool, cigarettes, sucre dans le café, dessert… On se prive même de chanter Alléluia ! On fait concrètement l’expérience de notre liberté et de ses limites : on choisit de ne pas (ou moins) aller sur internet ou le smartphone, la télé ou la radio, d’avoir des lectures et des activités centrées sur Dieu, la spiritualité, la charité, le partage, la joie… On se prépare à Pâques en particulier par la confession (« Tiens, à quand remonte ma dernière confession ? »), exercice central du Carême. On se prépare à chanter gorge déployée l’Alléluia de la Résurrection, en répétant le Kyrie Eleison de la pénitence. Le Carême est une immense retraite annuelle. Nous pouvons nous priver de dessert, mais pas de désert : pas de dessert au désert ! Posons-nous la question : « Jusqu’au 1er avril, qu’est-ce que je choisis de diminuer ou supprimer ? Qu’est-ce que je choisis d’augmenter ou de commencer ? »

Notre Père médité. Les extraits du catéchisme que je vous propose de lire et de méditer, durant tout le carême, sont une plongée dans la relation que Jésus nous propose d’avoir avec son Père Très Saint. Le Carême nous apprend à redire – sans avoir la bouche pleine d’autre chose – le Nom du Père, « Notre Père », « Papa » comme l’appelle Jésus (« Abba » en araméen). Cette semaine, méditons sur la sanctification du Nom de Dieu : sanctifier son Nom, c’est dire qu’il est Saint –nous le chantons à la messe : « Saint, Saint, Saint, le Seigneur Dieu de l’univers ». Nous devons comme chrétiens proclamer devant tous que Dieu est Bon, qu’il est Saint, qu’il est Vrai, qu’il est Amour. Nous sommes invités à le proclamer dans la prière personnelle et communautaire (« Tu es Saint, Seigneur »), dans le témoignage oral (« Dieu est Saint, innocent du mal et parfait »), dans le témoignage de notre vie, par la sainteté de nos actes, de nos paroles et de nos pensées : « j’ai vu Dieu dans un homme », dit un jour un pèlerin après avoir rencontré le saint curé d’Ars. Voilà notre rêve : être saint, comme Dieu est saint, car il nous sanctifie et nous donne de rendre saint tout ce que nous touchons et vivons. Prière : « Rends-nous saints, Seigneur, comme toi ; donne-nous chaque jour l’Esprit Saint ».

Père Benoît Moradei