Le mot du père…

Pentecôte.

Quelle joie de célébrer en communauté la Pentecôte ! Si j’ai été atterré comme prêtre de devoir célébrer la Semaine Sainte sans vous, Pâques sans vous, l’Ascension sans vous… la Pentecôte sera AVEC VOUS ! Oui, c’est un prêtre qui vous parle, mais sachez que nous ne vivons, nous serviteurs du Seigneur, que pour vous et pour Jésus ; alors vous voir là tous rassemblés, cela donne une joie immense à nos cœurs de prêtres. Vous, vous pouviez nous voir sur les écrans, mais nous… on ne vous voyait plus ! Là, c’est différent : on vous voit. Certes, on ne voit pas encore vos sourires – mais on peut voir vos yeux… et vous avez de beaux yeux, vous savez ! Le masque les met en valeur. En revanche, l’organe à privilégier ce dimanche, c’est le cœur : ouvrez vos cœurs au Saint Esprit, qu’il vous donne en abondance ses dons les plus divers pour grandir comme disciples et missionnaires, pour ressembler à Jésus, pour grandir en sainteté, pour témoigner par votre vie et vos paroles, vos regards… et vos sourires !

Déconfinement.

A l’heure du déconfinement, à l’heure de la relecture de ces trois derniers mois, j’ai trois questions à vous poser : Qu’avons-nous appris pendant ce confinement ? Qu’est-ce qui nous a aidés ? Qu’allons-nous garder ?

Réfléchissez, personnellement ; écrivez les réponses dans un cahier ; n’oubliez pas. Ces trois questions sont pour moi capitales. Ne mettons pas le nez dehors sans nous les être posées. Qu’ai-je appris ? Tout épreuve est une occasion d’apprentissage. Le catéchisme le dit : « Dieu n’est en aucune façon, ni directement ni indirectement, la cause du mal moral. Il le permet cependant, respectant la liberté de sa créature, et, mystérieusement, il sait en tirer le bien…  » Ce n’est pas vous, dit Joseph à ses frères, qui m’avez envoyé ici, c’est Dieu ; (…) le mal que vous aviez dessein de me faire, le dessein de Dieu l’a tourné en bien afin de (…) sauver la vie d’un peuple nombreux  » (Gn 45, 8). Du mal moral le plus grand qui ait jamais été commis, le rejet et le meurtre du Fils de Dieu, causé par les péchés de tous les hommes, Dieu, par la surabondance de sa grâce (cf. Rm 5, 20), a tiré le plus grand des biens : la glorification du Christ et notre Rédemption. Le mal n’en devient pas pour autant un bien.  » Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu  » (Rm 8, 28) » (§ 311-313). J’ai pu apprendre la fragilité de la société et de la vie humaine, l’importance des relations, la nécessité de ralentir mon rythme, de prier, de prendre du temps pour moi ou pour ma famille… Qu’ai-je appris personnellement de ce temps ? Qu’est-ce qui m’a aidé ? Ce peut être un ami, la prière, la paroisse, un livre, la nature… Dieu lui-même, ma foi, la Parole de Dieu. Et dire merci pour ça. Qu’est-ce que je veux garder ? Cette question reprend les deux premières. Il est probable que je veuille garder quelque chose qui m’a aidé ou que j’ai découvert. Peut-être vais-je approfondir ma foi, aller plus lentement, faire plus attention aux autres ou à la nature, moins consommer, moins voyager, plus écouter, plus prier… et revenir à la messe !

Bonne fête de Pentecôte, que l’Esprit Saint nous éclaire.

père Benoît