Christ Roi

Christ Roi, fin de l’année… liturgique. Nous terminons une année liturgique et commençons une nouvelle année dimanche prochain, premier dimanche de l’Avent. Plusieurs choses vont changer : nous quitterons l’évangile de Matthieu pour ouvrir l’évangile de Marc (année B) qui sera complété par celui de Jean à certaines dates, car Marc (16 chapitres) est beaucoup plus court que Matthieu (28 chapitres), Luc (24 chapitres) et Jean (21 chapitres). Deuxième changement important : nous changeons la version du Notre Père. Annoncée depuis plus de quatre ans, la nouvelle traduction remplace « Ne nous soumets pas à la tentation » par « Ne nous laisse pas entrer en tentation » – en latin « Ne nos inducas in tentationem » où l’on demande de ne pas être conduits dans (inducere en latin / eispherô en grec) la tentation. L’ancienne traduction pouvait laisser penser que Dieu avait une part de responsabilité dans les tentations que nous traversons… Au contraire, « demander au Père de ne pas nous laisser entrer en tentation, expliquait Mgr Podvin en 2013, c’est Lui demander la force de combattre et d’écarter complètement la tentation comme le Fils l’a fait… Cette nouvelle traduction met davantage l’accent sur la communion avec le Christ qui a connu la tentation ». C’est donc une réelle amélioration à laquelle il faudra s’habituer au fil des jours…

Christ Roi, Christ Serviteur. Cette fête n’est pas qu’une fête de fin d’année, mais c’est avant tout un sommet. L’évangile nous présente le jugement dernier, où le Roi, Jésus, le Fils de l’Homme, sépare les hommes les uns des autres, étrangement en fonction non de leur foi mais de leurs actes. On sait l’importance que Jésus accordait à la foi – la formule « ta foi t’a sauvé » revient souvent sur ses lèvres. On sait que Jésus pouvait avoir une sainte horreur de l’hypocrisie en songeant à certains actes, bons en apparence : « Que ta main gauche ignore ce que donne ta main droite ». Si le jugement porte sur les actes bons de l’humanité, c’est pour permettre à tous d’être jugés en vérité, même ceux qui sans faute de leur part n’ont pas connu le Christ. « Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour » (St Jean de la Croix). Le pape François commentait cela en disant : « Au soir de la vie nous serons jugés sur l’amour, sur la proximité et sur la tendresse envers les frères. De cela dépendra notre entrée ou non dans le royaume de Dieu », il faut donc « se faire concrètement proches du frère qui demande du pain, un vêtement, un accueil, de la solidarité ». C’était le sens de la journée mondiale des pauvres lancée dimanche dernier et qui a connu un vrai succès à Hyères.

Prier et aimer. Cela nous rappelle que la prière – notre sujet depuis quelques semaines – débouche nécessairement sur l’amour du prochain – sans quoi elle est vaine. Prier et aimer sont les prémisses indispensables de l’évangélisation. Lorsqu’autrefois des missionnaires arrivaient dans un nouveau territoire, ils commençaient toujours par construire un dispensaire, une école et une chapelle : la charité en acte et la prière donnent toute sa crédibilité à l’annonce de l’Evangile. A méditer… Quelle est la place dans mes journées pour la prière et la charité ? Par quoi puis-je commencer pour progresser ?