Histoire de poêle à crêpes

Histoire de poêle à crêpes. Le 2 février nous avons fêté la Chandeleur, fête des chandelles et Christ « Lumière des nations », au cours de laquelle (vestige de rites agricoles) nous avons englouti des crêpes. Or pour faire des crêpes, il faut 1) faire de la pâte à crêpes, 2) faire chauffer la poêle. Si la plaque sur laquelle je verse la pâte n’est pas assez chaude, la pâte ne cuira pas. Pas de feu, pas de crêpe – cuisant constat. La chaleur de notre désir est de même nécessaire à l’accueil des dons de Dieu. Si nous sommes froids ou tièdes, sans curiosité, sans désir, sans conscience de nos blessures et de nos besoins : que pourra Jésus pour nous de consistant ? Comment peut-il nous donner tout ce qu’il veut nous donner ? Notre entourage est largement déchristianisé : son indifférence (et nous pouvons nous-mêmes être par moments indifférents et négligents) rend l’amour de Dieu d’une certaine manière impuissant, inconsistant. La ferveur est donc un enjeu personnel et missionnaire : le feu intérieur, même « à petit feu », nous permet d’accueillir cet amour divin et de le laisser petit à petit agir. Cela commence par la curiosité (qui est Jésus ? Pourquoi m’aime-t-il ?…) ; puis le désir de connaître mieux la foi, l’Eglise, la Bible ; puis l’émerveillement devant la beauté de la foi chrétienne ; puis le courage de faire de petits pas et de petits efforts pour Jésus ; la demande enfin de le rencontrer personnellement – étape indispensable à un chemin de foi plus profond. Il est temps, vous l’avez compris, d’allumer le feu… ou de l’accroître.

Père Benoît Moradei