Mot du 14 janvier 2018

« Parle, Seigneur, ton serviteur écoute » (1 Sm 3,9)1. C’est le conseil que donne au petit Samuel le vieil Eli, prêtre de Silo – à ne pas confondre avec le prophète Elie qui vécut deux siècles plus tard. Nous sommes vers 1050 avant Jésus, il n’y a pas encore de roi en Israël. C’est d’ailleurs lui, Samuel, qui des années après, se verra confier la mission de désigner les deux premiers rois, Saül et David. Pour l’instant Samuel est encore un enfant, et il doit apprendre à écouter la voix de Dieu, son appel, pour à son tour appeler les autres. Le conseil d’Eli est judicieux : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ». C’est une très belle prière. Elle est plus juste que l’inverse : « Ecoute, Seigneur, ton serviteur parle ». Le silence est en effet absolument nécessaire aujourd’hui plus qu’hier, dans un monde rempli de bruit et de lumières, où l’on a rarement l’occasion d’apprécier le profond silence de la nature et de la nuit : « Sans le silence, Dieu disparaît dans le bruit. Et ce bruit devient d’autant plus obsédant que Dieu est absent. Si le monde ne redécouvre pas le silence, il est perdu. La terre s’engouffre alors dans le néant » (Cardinal Sarah). Le silence de la prière et de la contemplation nous permet vraiment d’accueillir les paroles silencieuses de Dieu au fond de notre cœur. Comme le psalmiste et les apôtres appelés par Jésus, nous pourrons dire : « tu as ouvert mes oreilles ; tu ne demandais ni holocauste ni victime, alors j’ai dit : « Voici, je viens » » (Ps 39). Quels moments de silence vais-je prendre dans ma journée ou ma semaine cette année ?

Père Benoît Moradei