Octobre 2019 : l’objectif du pape.

Octobre 2019 : l’objectif du pape. En novembre dernier, le pape François annonçait l’ouverture d’un « mois missionnaire extraordinaire » pour octobre 2019, pour le centenaire d’une lettre du pape Benoît XV en 1919 sur la mission universelle de l’Eglise. Les papes ont souvent parlé de la dimension missionnaire de l’Eglise, à travers les familles, les personnes, les paroisses et les mouvements. Dans un contexte de déchristianisation et de perte de sens à la vie, le pape François nous demande de nous mettre tous en marche, de vivre la mission plus profondément sans jamais laisser retomber le soufflet. « Que le Mois missionnaire extraordinaire, écrit-il, soit une occasion de grâce intense et féconde pour promouvoir des initiatives et intensifier de manière singulière la prière – âme de toute mission –, l’annonce de l’Evangile, la réflexion biblique et théologique sur la mission, les oeuvres de charité chrétienne et les actions concrètes de coopération et de solidarité entre les Eglises, afin que se réveille et jamais ne nous soit volé l’enthousiasme missionnaire« .

Mission et paroisse ? En avril 2014, nous avons vécu une neuvaine missionnaire intense et belle. Faut-il revivre cela ? Je ne sais pas ; nous réfléchissons à cela en conseil pastoral et nous aborderons ce sujet à l’Assemblée des Responsables, le 2 mars prochain. La mission à Hyères se vit déjà à travers les services, le témoignage de la charité, l’invitation aux différents Parcours (Gratitude, Alpha) ou aux messes, la préparation aux sacrements, l’accueil, le contact personnel et la prière. Mais notre conscience missionnaire doit s’approfondir et s’étendre toujours plus – il n’y a pas de limite, mais plutôt un risque de refroidissement, de paresse ou d’illusion. La croissance de nos communautés chrétiennes n’est pas gagnée : le nombre des demandes de sacrements (baptêmes, mariages) et les obsèques sont un indicateur intéressant – ils diminuent lentement. Les chiffres ne disent évidemment pas tout – il y a l’insondable travail de la grâce – mais nous ne pouvons pas nous dire que « tout va bien dans le meilleur des mondes ». Nous vivons pourtant dans un diocèse profondément orienté mission, avec des initiatives novatrices et audacieuses ; nous vivons dans une paroisse reconnue dynamique et vivante. Or c’est insuffisant. La croissance de l’Eglise pour être numérique, doit être qualitative (prière, fraternité, formation permanente, mise au service des autres, feu missionnaire : les « 5 essentiels » de la vie chrétienne).

Saint Jean-Paul II écrivait en 1990 que « la mission du Christ Rédempteur, confiée à l’Eglise, est encore bien loin de son achèvement » et qu’ »un regard d’ensemble porté sur l’humanité montre que cette mission en est encore à ses débuts et que nous devons nous engager de toutes nos forces à son service » ; il a exhorté l’Eglise à « renouveler son engagement missionnaire« , avec la conviction que la mission « renouvelle l’Eglise, renforce la foi et l’identité chrétienne, donne un regain d’enthousiasme et des motivations nouvelles.  « La foi s’affermit lorsqu’on la donne ! » (Redemptoris Missio). Dans sa première exhortation apostolique, le pape François écrivait : « Jean-Paul II nous a invités à reconnaître qu’il “est nécessaire de rester tendus vers l’annonce“ à ceux qui sont éloignés du Christ. L’activité missionnaire “représente, aujourd’hui encore, le plus grand des défis pour l’Église” et “la cause missionnaire doit avoir la première place”. Que se passerait-il si nous prenions réellement au sérieux ces paroles ? » Je vous confie cette intention de prière pour ce mois de février : que faire pour être de meilleurs témoins de Jésus et de son message ?

Père Benoît Moradei