« La Paix soit avec vous »

J’ai reçu un SMS de Violine, ma nièce, maman de deux petits garçons de 2 et 5 ans. Elle me raconte que celui de 5 ans se réveille et regarde par la fenêtre le jour se lever ; alors il dit à sa maman : « Maman, tu as vu ? la nuit a fondu ! »

« La nuit a fondu », comme neige au soleil, comme une glace à la vanille fond sur les doigts l’été… « La nuit a fondu », elle a vraiment disparu. C’est précisément le mystère de Pâques. Le livre de l’Apocalype se termine ainsi : « De nuit il n’y en aura plus ; ils se passeront de lampe ou de soleil pour s’éclairer, car le Seigneur Dieu répandra sur eux sa lumière, et ils règneront pour les siècles des siècles » (Ap 22,5). « De nuit il n’y en aura plus » ; « la nuit a fondu », c’est cela. Le Soleil qui s’est levé, c’est le Christ ressuscité : un immense soleil a chassé les ténèbres, la nuit du mal et de la mort. La résurrection nous dit que la nuit de la mort est finie : la chape de plomb qui pèse sur notre vie (nous allons tous mourir, un jour), sur nos relations (nous avons perdu ou perdrons les personnes les plus chères à notre cœur), sur l’humanité entière, cette chape de plomb, cette nuit ininterrompue depuis l’origine de l’humanité, a reçu un rayon de soleil – le Christ ressuscité a fait une brèche et nous conduit vers la sortie. Car il y a sortie : nous ne sommes pas faits pour la mort, mais pour la vie et la vie éternelle avec lui.

Deuxième nuit : à Pâques, la nuit du mal a fondu. Le Christ, Soleil de Miséricorde, a vaincu aussi le mal, la source de notre mort intérieure. Le mal est vaincu par l’amour : Jésus a tant aimé le monde qu’il a donné le pardon du Père à l’humanité. La résurrection n’est pas qu’une question de vie après la mort, mais de vie après le mal. Puis-je continuer de vivre après le mal que j’ai fait, ou que j’ai subi ? Pâques est la réponse : oui il est possible de vivre, pas seulement de sur-vivre, mais de VIVRE, de ressusciter son âme, son innocence, sa pureté, sa joie de vivre. Le Seigneur Jésus a clamé haut et fort du haut de la croix : « Père Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». Et le prêtre dans la confession répète cette parole inlassablement : « Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde ! Par la mort et la Résurrection de son Fils, il a réconcilié le monde avec lui et il a envoyé l’Esprit Saint pour la rémission des péchés ; par le ministère de l’Église, qu’il vous donne le pardon et la paix ! Et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés ».

Frères et Sœurs, c’est Pâques à chaque dimanche, où nous fêtons de manière hebdomadaire la victoire de Jésus sur la mort. Mais c’est Pâques à chaque confession, où nous recevons le pardon de nos péchés et ressuscitons pour une vie nouvelle. Cette vie nouvelle qui est de pardonner à notre tour à ceux qui nous ont offensés : à qui dois-je aujourd’hui encore pardonner ? à qui dois-je demander pardon ? Que la douce lumière de Jésus ressuscité et son pardon nous aident aujourd’hui à entrer dans tous les chemins de pardon et dans la paix intérieure. Le pape François disait pour la première Pâques de son pontificat : « demandons ainsi à Jésus ressuscité, qui transforme la mort en vie, de changer la haine en amour, la vengeance en pardon, la guerre en paix. Oui, le Christ est notre paix et par lui implorons la paix pour le monde entier ! ».