Eucharistie (III) : la mission.

Eucharistie (III) : la mission. Nous avons une vision très statique et personnelle de l’eucharistie. Le Saint-Sacrement est non seulement présence et amour de Jésus, mais il est envoi en mission. On ne communie parfois que pour soi, pour éprouver certains bienfaits – paix, pardon, union au Christ… Or ces dons qui sont réels, soit dans la communion spirituelle, soit dans la communion sacramentelle, ne sont pas faits « pour nous » seulement. Tout don est aussi pour les autres, pour le monde et pour l’Eglise. Si je communie à Celui qui s’est donné sur la Croix… c’est pour que je me donne à mon tour. Si je communie à Celui qui est l’Envoyé du Père… c’est pour que je parle et agisse comme il a parlé et agi, à la face du monde. La « messe » porte la racine du mot « mission » : « Ite missa est » qui conclut la version latine de la messe signifie que c’est « l’heure de la mission ». En ce sens il m’est arrivé de dire en homélie que communier était « dangereux » : entendons-nous bien ! C’est pour souligner qu’au lieu de communier par pure convenance personnelle ou, pire, par inadvertance, il nous faut reprendre conscience que communier est un acte extrêmement engageant – il nous engage à aimer et vivre comme Jésus, ni plus ni moins. Il y a une part d’insouciance et même de folie : je signe un contrat avec Jésus pour donner ma vie et participer par tout ce que je suis à mon salut et au salut de mes frères. « La messe est comme un grain, un grain de blé qui doit ensuite grandir dans la vie ordinaire, grandir dans les bonnes œuvres, les attitudes qui nous font ressembler à Jésus » ; « à chaque fois que je sors de la messe, je dois en sortir meilleur que je n’y suis entré, avec davantage de vie, de force, de volonté de vivre en témoin du Christ » (Pape François). Communions en pleine conscience de l’acte que nous posons, de la bénédiction que nous recevons.