Don de soi, don de vie.

Don de soi, don de vie. L’histoire d’Arnaud Beltrame, lieutenant-colonel de gendarmerie (promu colonel à titre posthume), est bouleversante. Il a fait le choix de remplacer une femme prise en otage par un illuminé. Il a donné sa vie par sens du devoir, par amour de son métier, et par la force de sa foi – un acte chevaleresque, comme on n’en voit plus. Le pape François s’exprimait à ce sujet: « Je salue particulièrement le geste généreux et héroïque du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame qui a donné sa vie en voulant protéger des personnes« . Sa femme a pu donner son témoignage : « Arnaud avait une force de volonté hors du commun. (…) Pour lui, être gendarme, ça veut dire protéger. Mais on ne peut comprendre son sacrifice si on le sépare de sa foi personnelle. C’est le geste d’un gendarme et le geste d’un chrétien. Pour lui les deux sont liés, on ne peut pas séparer l’un de l’autre« . Et elle ajoutait, remplie d’une foi héroïque elle-même : « Les obsèques de mon mari auront lieu en pleine Semaine sainte, après sa mort un vendredi, juste à la veille des Rameaux, ce qui n’est pas anodin à mes yeux. C’est avec beaucoup d’espérance que j’attends de fêter la résurrection de Pâques avec lui« . Quelle courage. Quelle force intérieure. Quel exemple…

Pâques. Cette histoire, résonne à mes oreilles comme celle de Jésus qui a donné sa vie par amour pour nous tous. Nous étions pris en otage par la mort, et Jésus a délibérément, en une seule fois et une fois pour toute, pris notre place : « Ma vie nul ne la prend, c’est moi qui la donne » (Jean 10,18). Jésus a accepté la mort afin de nous donner la vie : c’est le grand échange opéré il y a 2000 ans entre Dieu et l’humanité, sur la Croix. Mais le tombeau est resté vide : le Christ a vaincu la mort et le mal. Sa victoire n’attend que notre « Oui » pour être complète : quand allons-nous lui ouvrir  notre cœur ? Quand allons-nous le suivre, au lieu de nous tourner vers je ne sais quoi ? Jésus seul a les clefs de la vie et de la paix. Jésus seul peut nous faire entrer dans l’amour et l’espérance.

Servir. Le témoignage d’Arnaud Beltrame – et de tant d’hommes et de femmes de par le monde, qui sans aller jusqu’au martyr, donnent leur vie pour la vie du monde – nous montre que la grandeur de l’homme est de se donner. De recevoir, mais aussi de se donner. Se donner pour plus que soi, se donner pour les autres et pour le monde. Se donner humblement, avec entêtement, avec joie, comme on offre une fleur. Merci à tous ces gestes donnés dans le secret, tous ces petits services rendus de manière anonyme et cachée. Merci à tous ceux à qui on ne dit jamais « Merci ». Un chanteur écrivait à propos d’un cordonnier anonyme : « Il y mettait du temps, du talent et du cœur. Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures. Et loin des beaux discours, des grandes théories, à sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui : il changeait la vie« . Dans la force qui s’origine à Pâques, nous aussi changeons la vie ! Donnons la vie. Témoignons de notre foi, de notre joie et de notre espérance.

Père Benoît Moradei

Le Don :

« Une goutte d’eau dans l’océan des besoins, mais une goutte d’eau qui aurait manqué à l’océan si elle n’avait pas été là ». Mère Teresa

« Dieu aime qui donne avec joie ». Saint Paul